Un bien commun à préserver pour nos besoins essentiels
L’eau est utilisée pour de nombreux usages fondamentaux de la vie quotidienne. Après avoir été captée, traitée, transportée, distribuée et puis consommée, elle est rendue à la nature via les égouts et les stations d’épuration, au fond d’un puits perdant ou directement au ruisseau. Après un parcours plus ou moins long, nommé cycle de l’eau, nous pourrons la capter de nouveau pour satisfaire nos besoins.
La nécessité d’une gestion intégrée de l’eau
Le cycle de l’eau est lié aux mouvements de l’humidité dans l’atmosphère. On a calculé que sur l’ensemble de la planète, 450.000 km³ d’eau de mer et 70.000 km³ d’eau douce présente sur les continents s’évaporent chaque année. L’air humide, plus léger que l’air sec, s’élève et se refroidit dans l’atmosphère. La vapeur d’eau se condense alors en nuages et retombe sous forme de pluie ou de neige. Ce cycle ne fonctionne toutefois pas sans problème.
Même si la quantité totale d’eau présente sur la planète reste constante, les ressources en eau douce utilisables ne se renouvellent pas partout au même rythme que les prélèvements effectués par l’homme. C’est notamment le cas de certaines nappes aquifères dans lesquelles les eaux se sont accumulées au cours d’époques géologiques anciennes qui font l’objet de pompages intensifs, souvent pour l’irrigation à grande échelle des cultures.
Les prélèvements excessifs peuvent entraîner une réduction des débits des sources, l’assèchement de la partie supérieure de certains cours d’eau ou de zones humides, le dépérissement ou la modification de la végétation. Les modifications du paysage dues à l’urbanisation, à la construction de voies de communication, à la rectification de cours d’eau et à certaines pratiques agricoles peuvent également contribuer à l’écoulement plus rapide des eaux.
Les risques d’inondation en sont accrus et la réalimentation des nappes d’eau souterraine peut être compromise. Il est donc nécessaire de pratiquer une gestion intégrée des eaux. Mais, contrairement à ce qui est quelquefois affirmé, on ne peut pas parler globalement de pénurie d’eau en Belgique. Certes, la forte densité de population a pour conséquence qu’une grande partie de l’eau disponible dans les nappes d’eau souterraine ainsi que dans nos rivières et canaux est utilisée par l’industrie et pour la consommation domestique. Mais presque toute l’eau captée est rendue à la nature après utilisation. Le degré d’utilisation des ressources hydrauliques en Belgique n’est donc élevé qu’en apparence, contrairement aux régions du monde qui souffrent de graves sécheresses ou de déséquilibres entre les ressources disponibles et les utilisations de l’eau.
Une prise de conscience de la nécessité de développement durable se fait jour
Mais lorsque les charges sont trop importantes, les équilibres peuvent être rompus. Les activités humaines ont des conséquences quelquefois dramatiques pour les espèces naturelles présentent dans les milieux aquatiques, et, sans une réaction énergique, nous risquons en fin de compte de scier la branche sur laquelle nous sommes assis. Heureusement, la prise de conscience se renforce et les autorités ont lancé des programmes ambitieux de lutte contre les pollutions, pour l’épuration des eaux usées, le rétablissement de sites naturels et la protection des ressources d’eau pure dans une optique de développement durable. La participation de tous les secteurs de la société à cette grande entreprise de réhabilitation de la nature ne cesse de croître. Ainsi, même s’il reste encore beaucoup d’efforts à accomplir, l’industrie a réduit de manière spectaculaire ses rejets nocifs dans les eaux et elle réutilise de plus en plus d’eau industrielle au sein même des usines.
La qualité des cours d’eau en nette amélioration
Il existe de plus en plus de stations d’épuration des eaux usées domestiques, et une attention plus grande est accordée aux pollutions diffuses provenant notamment de l’agriculture. On constate déjà depuis quelques années une amélioration relative de la qualité de nombreux cours d’eau, ce qui a permis la réapparition de certaines formes de vie aquatique en divers endroits. Il reste néanmoins encore de très gros progrès à réaliser. Afin de se conformer aux directives de l’Union Européenne, un vaste réseau d’égout, de collecteurs et de stations d’épuration doit encore être construit ou rénové. Les budgets prévus à cet effet s’élèvent à plusieurs milliards d’euros.
Article original : https://www.dropbox.com/s/gogbywii76t59mj/2007-04-Connect%27Ing.doc