Une conférence de presse a été organisée ce mardi 9 juin par la plateforme Ingenieursbelges.be pour donner les résultats d’une étude sur les thèmes suivant :
- Forme-t-on assez d’ingénieurs en Communauté française ?
- Combien gagne un ingénieur aujourd’hui ?
- Les différences sont-elles importantes entre le privé et le public ?
- Les ingénieurs suivent-ils des formations complémentaires au cours de leur carrière ?
Voici le dossier de presse : (cliquez ici pour le fichier PDF)
Dossier de Presse du 9 juin
La FABI – Fédération belge d’associations d’ingénieurs civils et bioingénieurs, l’UFIIB – Union Francophone des associations d’ingénieurs industriels de Belgique et trois fédérations professionnelles – la Confédération Construction Wallonie, Agoria Wallonie et Essenscia Wallonie se sont associés pour promouvoir les études et les métiers d’ingénieur.
Depuis 2012, face à la pénurie inquiétante d’ingénieurs qui frappe la Belgique estimée actuellement entre 2.000 et 3.000 ingénieurs, ces cinq fédérations d’ingénieurs et d’entreprises technologiques ont uni leurs efforts afin de promouvoir les métiers de l’ingénieur auprès d’un très large public et de susciter un maximum de vocations.
Le manque d’ingénieurs disponibles sur le marché de l’emploi porte préjudice au bon fonctionnement de secteurs-clefs garants du bien-être de notre société. En effet, les ingénieurs sont impliqués, plus que jamais, dans des enjeux fondamentaux tels que l´industrie, les nouvelles technologies, l’agriculture, la sécurité, l´énergie, l´environnement, la mobilité, la santé, le génie civil et l´humanitaire.
Ces dernières années, en Belgique francophone, le nombre total d’ingénieurs diplômés des Universités et Hautes Ecoles (Ingénieurs Civils, Bioingénieurs et Ingénieurs Industriels) s’élève à 1 250 ingénieurs en moyenne chaque année. Ce nombre était en moyenne de 1 500 il y a 10 ans et de 1 700 il y a 20 ans.
Promouvoir les métiers de l’ingénieur requiert des expertises, des moyens et des réseaux. Or, sans moyens humains, techniques ou financiers, un tel projet est voué à l’échec. C’est pourquoi un groupe de travail s’attelle à la tâche pour mettre en œuvre un outil performant.
Il en résulte un site Internet innovant dans son concept, dynamique et interactif pour répondre à ce défi : www.ingenieursbelges.be . Celui-ci propose, notamment, la découverte de profils d’ingénieurs de tous horizons, au cœur de leurs milieux de travail. Images et interviews in situ à l’appui. Ceux-ci mettent en exergue l’attrait de leur profession respective et incitent les jeunes à faire le choix du métier d’ingénieur.
Préliminaires.
Pour la bonne compréhension de la suite du dossier de presse, il convient de rappeler que la FABI est une Fédération qui regroupe l’ensemble des Ingénieurs civils (Ir) et Bioingénieurs (BioIr). L’UFIIB représente l’Union des Ingénieurs Industriels ou Ing.
Baromètre
Chaque année, la plateforme ingénieursbelges édite un baromètre qui reprend d’une part le nombre d’inscrits en première année d’études d’ingénieurs (ingénieur civil, bioingénieur et ingénieur industriel) et d’autre part le nombre de diplômés.
Bonne nouvelle : le nombre global d’étudiants inscrits en première année du grade de bachelier en sciences de l’ingénieur continue à croître par rapport aux années précédentes, sans cependant atteindre le niveau des années 2 000.
Concernant les diplômés, on constate une augmentation de plus de 10% pour les ingénieurs civils. Cette augmentation est de l’ordre de 6% pour les bioingénieurs et de 1% pour les ingénieurs industriels. Même si le renouvellement des générations est globalement assuré, la croissance du nombre de diplômés n’est pas suffisante pour répondre aux besoins actuels et futurs de la société.
Néanmoins, les statistiques européennes montrent que le nombre d’ingénieurs formés et diplômés chaque année en Belgique, calculé par millions d’habitants, est de plus de 50% inférieur à celui de nos pays voisins (Allemagne, France, Pays-Bas).
Remarques :
- Le pic négatif de l’année 2008 chez les ingénieurs industriels correspond au passage de 4 à 5 années de ces études.
- Le nombre d’ingénieurs industriels repris dans les graphiques ne concerne que les diplômés des cursus de plein exercice. Il convient d’y ajouter les diplômés via la filière de « promotion sociale » soit :
en 2011 = 45 en 2012 = 35
en 2013 = 34 en 2014 = 53
Enquête salariale
Depuis 2 ans l’enquête salariale réalisée jadis par la FABI a été élargie aux ingénieurs industriels et constitue une référence pour le monde des ingénieurs
L’enquête a été réalisée avec l’aide du bureau BERENSCHOT.
Premier constat
L’ancienne affirmation que l’ingénieur moyen double son salaire en 10 ans ne se vérifie plus. Les chiffres le confirment ! Il est cependant intéressant de remarquer que tant pour les ingénieurs civils et bioingénieurs que les ingénieurs industriels, la médiane du secteur public est supérieure à celle du secteur privé pendant les premières années. Toutefois, il faut être conscient que le secteur privé accorde des avantages hors salaires importants non repris dans cette analyse.
Evolution du salaire mensuel brut standard en fonction du nombre d’années après le 1erdiplôme avec indication de la dispersion
Par rapport à l’enquête de 2012, la médiane de 2014 est en moyenne 5% plus élevée soit 4% de plus par rapport à l’évolution de l’indice des prix (indice santé).
Par comparaison avec d’autres catégories professionnelles, seuls les médecins et les pharmaciens bénéficient de rémunérations à l’engagement sensiblement supérieures (12 à 15%). Ce constat doit être nuancé par des statuts différents (employé versus indépendant).
Deuxième constat
Il se confirme que le salaire brut est plus élevé dans les grandes entreprises que dans les sociétés à structure plus légère.
Salaire fixe en fonction de la taille de l’entreprise pour les ingénieurs civils et bioingénieurs.
Salaire fixe en fonction de la taille de l’entreprise pour les ingénieurs industriels.
Troisième constat
Le troisième constat a trait à l’analyse des salaires selon les domaines d’activité ou métiers et selon les secteurs d’activité de l’entreprise, et plus particulièrement l’analyse de ceux-ci par rapport à la médiane de la promotion. Il en résulte les deux graphiques qui permettent de tirer les constats suivants :
- Les domaines ci-après accordent un salaire plus favorable pour tous les ingénieurs
- Commerce, vente, technico-commercial, services après vente
- Production, exploitation, entretien et services techniques
- Direction générale, gérance et services exécutifs :
- Les domaines de la communication interne et externe, marketing, et logistique de distribution sont porteurs au niveau du salaire pour les ingénieurs civils et les bioingénieurs.
- Le domaine des services centraux/administratifs l’est par contre pour les ingénieurs industriels.
- Le domaine de l’enseignement conduit à des rémunérations moins élevées tout particulièrement pour les ingénieurs industriels.
Par contre, ce sont les secteurs d’activités intensifs en capital qui offrent statistiquement des salaires plus élevés.
On observe aussi quelques différences entre les secteurs suivant le type de formation.
Salaire fixe en fonction du domaine d’activité.
Salaire fixe en fonction du secteur d’activité.
Quatrième constat
L’enquête montre que le taux de formation complémentaire des ingénieurs est le suivant :
Ingénieurs civils | 48% |
Bioingénieurs | 56% |
Ingénieurs industriels | 52% |
Selon le type de diplômes, ces formations complémentaires ont été réalisées dans les domaines suivants :
Pourcentage d’ingénieurs ayant suivi une formation complémentaire dans les domaines suivants.
L’influence des formations complémentaires sur le salaire est reprise au graphique ci-après :
Déviation de la médiane du salaire fixe en fonction des domaines de formation complémentaire.
La formation continue « scientifique et technique » n’est pas synonyme d’une augmentation salariale à l’inverse de la formation complémentaire dans les domaines des sciences humaines (RH, Marketing, finance et gestion) car dans ces derniers cas, elle s’accompagne très souvent d’un changement de métier et de niveau de responsabilité.
Cinquième constat
Le cinquième et dernier constat concerne les avantages extra-légaux. Cette analyse a été faite en distinguant le secteur privé du secteur public.
Nature et importance des avantages accordés.
Tous les ingénieurs reçoivent des avantages en nature avec une proportion significative pour ceux qui sont employés dans le secteur privé. Les ingénieurs industriels sont, semble-t-il, favorisés en matière d’avantages extra-légaux. Enfin, une série d’avantages sont accordés à plus de 50% des personnes consultées.
Enquête de satisfaction
L’enquête de satisfaction comportait deux volets bien distincts : le premier avait trait à la satisfaction de l’ingénieur par rapport à son emploi.. Tandis que le second volet avait pour objet de déterminer l’importance relative qu’il accorde à une série de 11 critères caractérisant le métier d’ingénieur indépendamment de son vécu.
Premier constat.
Tous les ingénieurs consultés sont globalement très satisfaits qu’ils travaillent dans le secteur privé ou public. En ce qui concerne les perspectives de carrière au sein de leur entreprise, la satisfaction est moins grande surtout dans le secteur public. Pour l’enquête 2014, on constate une relative insatisfaction du montant du salaire.
Satisfaction professionnelle des ingénieurs civils, bioingénieurs et ingénieurs industriels en fonction du secteur
Critères | Secteur privé | Secteur public | ||
2014 | 2012 | 2014 | 2012 | |
Satisfaction globale | 87% | 89% | 91% | 89% |
Satisfaction degré d’autonomie | 90% | 92% | 93% | 93% |
Satisfaction ambiance de travail | 84% | 85% | 86% | 84% |
Satisfaction de perspectives de carrière à l’intérieur de l’entreprise | 51% | 53% | 36% | 36% |
Satisfaction possibilités offertes de faire évoluer ses compétences | 58% | 18% | 61% | 54% |
Satisfaction importance sociale, éthique, environnementale du travail | 76% | 75% | 83% | 83% |
Satisfaction contenu du travail, de l’intérêt des missions confiées | 84% | 85% | 84% | 86% |
Satisfaction salaire | 62% | 65% |
Second constat
Malgré la crise, pour un ingénieur le contenu de son travail l’intéresse plus que les conditions salariales et la sécurité d’emploi. Ceci indique que les ingénieurs sont convaincus que le marché de l’emploi « ingénieurs » reste favorable.
Pondération de la nature du critère retenu.
Nature du critère | Importance du critère pour le métier d’Ingénieur | |
2014 | 2012 | |
Contenu du travail et intérêt des missions | 81% | 83 % |
Ambiance du travail | 81% | 80 % |
Autonomie | 80% | 78 % |
Variété dans le travail et les carrières | 79% | 78 % |
Responsabilité et défi | 75% | 76 % |
Equilibre travail / vie privée | 75% | 76 % |
Formation continue | 67% | 71 % |
Salaire avec avantages extra-légaux | 69% | 71 % |
Créativité | 66% | 68 % |
Rôle social, éthique et environnemental du métier | 65% | 65 % |
Sécurité d’emploi | 61% | 63 % |