De 1892 à aujourd’hui : de l’École Sucrière à la HEPL!

Cette année, notre école d’ingénieurs fête son 125e anniversaire !

Située sur la rive droite de la Meuse, au cœur de la Cité ardente, elle a toujours proposé un enseignement en phase avec son époque et ses évolutions, et continue d’offrir un projet pédagogique moderne, enclin aux progrès technologiques.

Quelques dates et un brin d’histoire…

En 1892, naît l’École Sucrière Belge, dont la devise est la suivante : « Travail, Sciences et Progrès ». L’école répond ainsi aux souhaits formulés par la Société Générale des Fabricants de Sucre et de l’Association Belge des Chimistes. Toutes deux souhaitent favoriser la formation des ingénieurs et des techniciens dans une perspective industrielle.

En 1977, l’Institut Polytechnique fusionne avec deux autres instituts supérieurs : l’École d’ingénieurs techniciens de Seraing créée en 1953 et celle d’ingénieurs techniciens agricoles de Waremme, fondée en 1956. C’est ainsi que l’école devient l’ISIL (Institut Supérieur Industriel Liégeois), géré conjointement par la Ville de Liège et la Province de Liège. L’année 1989 marque la fin de cette cogestion et c’est donc la Province qui reprend seule le flambeau.

En 1996, l’ISIL prend ses quartiers au sein de la Haute École provinciale Rennequin Sualem en tant que département de type long. En 2007, la Haute École de la Province de Liège naît de la fusion des 3 Hautes Écoles Rennequin Sualem, Léon-Éli Troclet et André Vésale.

Travail, sciences et progrès : une devise toujours d’actualité en 2017 !

Aujourd’hui, la science et la technologie constituent plus que jamais les outils indispensables pour relever les défis de notre époque et faire face à l’avenir. Leur enseignement autant que leur pratique au sein de la HEPL s’avèrent prioritaires dans une société qui veut aller de l’avant.

En proposant un vaste panel d’études supérieures (bachelier et master), ainsi que des formations continues dans l’ensemble des domaines utiles à notre société, la HEPL constitue un acteur dynamique, incontournable du développement économique et social.

Fidèle à la philosophie qui avait conduit à la création de l’École Sucrière Belge il y a 125 ans, notre enseignement vise plus que jamais, au-delà de la connaissance, à former des individus curieux, imaginatifs et créatifs. Et on ne parle pas uniquement des ingénieurs ! La Catégorie technique de la HEPL, ce sont aussi les formations de Bachelier en Chimie (Biotechnologie – Biochimie), en Construction, en Infographie, en Informatique et en Électromécanique.

125 ans, ça se fête !

Pour marquer le coup, la Catégorie technique déborde d’imagination et a concocté un programme sur mesure, histoire de fêter l’événement tout au long de l’année !

Parmi les actions menées cette année, une exposition temporaire s’est invitée dans les couloirs du bâtiment du quai Gloesener, retraçant l’évolution de l’histoire de l’école, à travers une série de visuels. L’expo a été montée sur base des faits relatés dans l’ouvrage de Michel Péters prochainement disponible aux Éditions de la Province de Liège.

De plus, un cycle de conférences sera organisé au sein de l’établissement, proposant des thématiques en relation directe avec le métier d’ingénieur industriel : le futur du métier d’ingénieur, le statut de l’étudiant entrepreneur, l’économie circulaire ou encore l’éthique des nouvelles technologies. Des sujets susceptibles d’intéresser tant nos étudiants que nos partenaires !

Et la dernière mais non des moindres : une bière à l’effigie de la Haute École ! Les étudiants chimistes (bacheliers et ingénieurs) sont partis à la rencontre du monde brassicole dans le cadre de leurs travaux pratiques sur la fermentation. C’est ainsi qu’est né un brassin dédié au 125e anniversaire de l’établissement. Il faudra attendre la Journée Portes ouvertes du mois d’avril pour vous délecter de « La GlouglouseneR » !

Source : http://www.provincedeliege.be/fr/evenement/27?nid=12673&from=actu

Le paysage nucléaire européen

Au sein de l’union européenne, 16 pays sont nucléarisés sur 27. Il est à noter que les pays qui ont opté pour un retrait du nucléaire n’ont pas d’alternatives opérationnelles valables qui permettent un approvisionnement énergétique sûr et respectueux de l’environnement.

Certains pays ont adopté un programme de retrait du nucléaire pour ensuite le relancer. C’est le cas de la Suède qui, après avoir décidé de l’arrêt de deux réacteurs, a dû importer plusieurs milliards de kWh par an en provenance de centrales au charbon pour répondre à ses besoins. Les économies d’énergie anticipées et le recours aux énergies renouvelables ne suffisant pas à compenser le manque d’énergie. Récemment, l’Etat a prévu d’investir 180 millions d’euros dans la rénovation des autres réacteurs et plus d’un milliard d’euros sont prévus dans les 15 prochaines années pour prolonger la durée de vie à 60 ans. Aux Pays-Bas, après de multiples tentatives d’arrêt de leur unique réacteur, le pays a décidé de prolonger son exploitation jusqu’en 2033 pour un coût d’investissement de 43 millions d’euros. Une deuxième centrale nucléaire est considérée comme une option réaliste. En Allemagne, l’accord de 2002 entre le gouvernement et les électriciens allemands, autorise la production de 2600 milliards de kWh, ce qui devrait permettre à la plupart des centrales de fonctionner au-delà de 2020. L’Italie, quant à elle, ne possède plus de centrales nucléaires depuis 1990, et est un pays nettement importateur d’électricité. Elle envisage un éventuel retour au nucléaire.

D’autres ont optés pour un moratoire sur de nouvelles capacités. C’est le cas de l’Espagne qui prolonge de 20 années l’exploitation de ses réacteurs nucléaires et envisage l’option de nouvelles unités. De son côté, la Grande-Bretagne considère que l’énergie nucléaire fait partie intégrante de sa politique énergétique et le gouvernement envisage la construction de nouvelles centrales.

D’autres enfin, ont décidé de la construction de nouvelles centrales comme la Finlande qui s’est prononcée en 2002 en faveur d la construction d’une cinquième centrale nucléaire et la France qui a décidé de la construction d’un nouveau réacteur à Flamanville.

Déjà, 650 millions d’euros ont été contracté. Elle confirme ainsi son choix de l’énergie nucléaire des années 70 qui avait pour objectif l’accroissement de son indépendance énergétique : celle-ci est passée de 23 à 50% aujourd’hui.

Les deux derniers pays entrés dans l’Union soutiennent le nucléaire. Si la Bulgarie a fermé deux de ses quatre réacteurs actives, le gouvernement actuel a investi dans une nouvelle centrale qui sera opérationnelle en 2013.

La Roumanie, qui dispose d’un seul réacteur couvrant un dixième de sa production d’électricité, inaugurera son deuxième réacteur cette année.

Malgré des programmes de modernisation, des réacteurs de première génération seront progressivement mis hors service, c’est notamment le cas de la Lituanie qui verra la fermeture de ses deux seuls réacteurs et de la Slovaquie.

Hors Union Européenne, la Suisse, s’est prononcée en 2002 en faveur de l’exploitation de la centrale de Mülheberg et l’exploitation de plusieurs unités sera prolongée de 60 années.

Archive : 1981 : Réflexions sur la science et la vie

«Il n’y a de joie que de réunir plusieurs choses semblables dans son esprit et beaucoup d’êtres ensemble dans son cœur»

Je suis très honoré d’avoir l’occasion de m’adresser aux membres de I’Union des ingénieurs industriels liégeois à l’occasion de la publication de leur annuaire 1981.

Pour moi, et je les prie de me comprendre, cette année évoque d’abord le 25ème anniversaire de la remise des diplômes à la première promotion des ingénieurs techniciens sortis de de Seraing où j’enseignais. Une séance solennelle dans la salle majestueuse du Conseil provincial a permis aux autorités provinciales de féliciter les 9 pionniers. Pour le corps professoral c’était la consécration des nombreux efforts accomplis avec exaltation pendant trois années pour préparer les étudiants a réussir les examens devant le Jury central conformément aux dispositions légales en vigueur avant la signature du pacte scolaire.

Indiscutablement les épreuves subies en commun ont contribué à établir, entre enseignants et enseignés, des contacts étroits qui ont perpétré le bon souvenir que nous avons gardé d’eux.

Nous avons été heureux et fiers d’avoir contribué à ouvrir la voie du succès des études d’ingénieur technicien organisées par l’enseignement provincial liégeois à Seraing à partir de 1953 et a Waremme à partir de 1957.

Dans le même temps d’ailleurs l’enseignement communal Liégeois s‘enrichissait lui aussi d’une Ecole d’lngénleurs techniciens.

Appelé des 1957 a des tâches de direction j’ai perdu le Contact direct des étudiants mais vers 1966 déjà, je me retrouvais avec des professeurs, des diplômes et des étudiants pour œuvrer à révolution du cadre légal qui a abouti successivement en 1970 à la restructuration de I’enseignement Supérieur et en 1977 à la création du grade d’ingénieur industriel.

Les publications de I’Union des Ingénieurs industriels liégeois ont suffisamment
rappelé la genèse de leur institut pour que j’y revienne à l’occasion de cette chronique.

Il m’est apparu bien plus utile de rassembler ici un certain nombre de réflexions sur la science et la vie dans l’espoir qu’elles contribueront à perpétuer parmi les anciens dans leur entreprise mais aussi dans les rangs de leur association les qualités humaines, que nous voulons leur inculquer durant leurs études pour les aider à surmonter les difficultés de I’existence.

La science et sa conséquence, la technique, sont intimement liées au destin des sociétés humaines. Mais I’avenir de I’homme, I’avenir de I’humanité sont-ils en fonction de  l’évolution de la technique? Les valeurs de la civilisation sont-elles essentiellement des connaissances et des techniques? Le progrès humain est-il fonction de la seule science?

Certes I’invention a réalise en un espace de temps fort court des progrès extraordinairement rapides et I’humanité s’est rendue compte que l’invention technique pouvait être facteur de mieux-être. Il en est résulté la notion que, selon Renan à la fin du 19e siècle la science doit réaliser le bonheur sur la terre et c’est d’ailleurs, sous i’influence des réussites merveilleuses de la science positive que l’on s’est acheminé vers ce que I’on a appelé «le scientisme».

Notre époque technicienne si riche en découvertes et en exploits ne fait cependant qu’augmenter nos angoisses et nos vertiges. La fission de I’atome a fait entrevoir aussi bien les bienfaits qu’on pouvait en tirer que les catastrophes qu’elle est capable d’engendrer. Ce qui I’emporte finalement, dans la balance des comptes, n’est pas de nature matérielle; c’est le capital de scrupules et d’angoisses dont homme ne cesse d’être soumis.

On ne fera jamais assez l’éloge du savoir. Tout relève de lui, la production, les échanges, la circulation, la consommation, la vie corporelle et la vie intellectuelle, l’hygiène, la moralité, rien ne lui échappe, il est utile à tout.

Cependant la vie est là, vie individuelle, vie sociale en toutes ses formes, vie morale, vie internationale. La science a-t-elle la prétention de supporter toute seule le fardeau de la vie humaine et de son avenir?

L’instruction la plus solide, l’exercice le plus habile des facultés intellectuelles ne suffisent pas a nous élever à la sagesse, à la vertu, à la justice, au courage, à la maîtrise de soi. La science n’explique pas la lucidité, la solidarité envers les autres, le sens de la responsabilité, L’idéalisme  I’ambition, l’inquiétude  la joie, la tendresse, la jalousie, la rancune. Elle n’est pas à. la base de la beauté que les artistes, les musiciens, les peintres, les poètes, apportent au monde.

beau divertissement d’une utilité transitoire. A Descartes, l’univers est apparu sous une forme mathématique mais il place au-dessus la pensée, il croit en la justice et en la solidarité humaine. Pour Claude Bernard, contemporain et grand partisan de Pasteur, ami intime de Renan et de Berthelot, la connaissance certaine, c’est-à-dire vérifiable et communicable à autrui sans contestation possible, n’est pas le ressort unique et principal de la vie, les sciences et leurs développements auront une influence certaine sur la marche et le développement de la civilisation mais les principes de la civilisation (la morale, la pensée, la conscience) n’en seront pas modifiés.

Est-ce à dire que la science ne soit pas un bon instrument. Nul homme sensé ne
peut songer à Ia déprécier. Mais il faut la laisser à son rôle et ne pas en faire I’objet
d’une tendresse aveugle. L’homme moderne est devenu matérialiste et positif. Ce
qui frappe c’est I’écart entre notre Science et notre morale entre notre confort et
notre absence de joie, entre notre présomption et notre fragilité. Au Contact de Ses
semblables. I’homme doit être capable de bien, de générosité, de tendresse, de
justice, de respect des personnes, de leur compréhension, avoir le courage de la
vérité. doit rechercher une amélioration des valeurs morales, un accroissement
de la qualité de la vie. L’homme libre doit pouvoir toujours chercher à vouloir 
mieux.

La vie ne doit pas être une stagnation passive, elle exige d’aller toujours plus loin, en substituant le régime de la qualité à Celui de la quantité. Elle peut être Conçue comme une œuvre à poursuivre, comme une somme d’affrontements, de décisions, comme une construction de la volonté. On n’arrête pas la vie, à nous de faire que les instruments que I’homme moderne à su donner demeurent de simples instruments au lieu de se métamorphoser en tyrans.

A côte de la science, la merveilleuse sensibilité, la haute volonté et la profonde Conscience de I’homme doivent être mises à I’honneur.

M. DANGOXHE
Directeur de L’ISIL

Annuaire 1981 – Réflexions sur les sciences et la vie.pdf.

Archive : 1981 :Message du Baron Clerdent Administrateur Président d’Honneur de la S.A. Cockerill.

Plus personne ne doute de la gravité de la crise. En Wallonie, toutes les entreprises, tous tes secteurs sont atteints, Rares sont les familles qui ne comptent pas un chômeur ou un prépensionne. Des jeunes sortis hier de nos écoles, sont inoccupés, des hommes d’expérience sont prématurément privés de toute activité au moment même où ils auraient pu faire profiter pleinement la communauté de l’acquis de toute leur vie professionnelle.

Ces constatations et d’autres encore – ne peuvent cependant justifier le découragement ou alors cette crise, assurément exceptionnelle, n’aurait servi à rien. Car l’adversité invite à s’interroger sur les conditions du renouveau économique. Je n’en évoquerai que quelques-unes qui concernent tout particulièrement les porteurs d’un diplôme comme celui que délivre l’Institut Supérieur Industriel Liégeois.

Le Wallonie a trop longtemps vécu sur la lancée du XIXe siècle et des industries de base que celui-ci a engendrées. Non point que toute diversification notamment mécanique – fût absente des structures. Mais ces activités plus évoluées se sont elles-même étiolées. C’est tout à la fois l’esprit d’entreprise, le goût du risque, la créativité et donc’ un souci constant de recherche qu’il faut restaurer. La tâche ne sera pas aisée car trop vite satisfaits de succès faciles, beaucoup se sont mal accommodés de telles exigences, cependant fondamentales.

Il faut donc que la génération qui rendra à Liège sa prospérité et sa grandeur,
assume un effort inhabituel dont il ne faut mésestimer ni l’ampleur, ni la durée. Le
diplôme délivré par I’ISIL. est de ceux qui sont les plus nécessaires au redressement
de l’économie liégeoise. il authentifie la formation a la fois technique et générale
qui fera, demain, les gestionnaires rigoureux et les animateurs énergiques de nos
industries. Mais les connaissances acquises ne peuvent être exhaustives et seront
rapidement dépassées. Dès lors chacun devra constamment les adapter, les
rénover. Ici encore, l’effort sera quotidien mais ceux qui I’accepteront et le
pousseront jusqu’à sa conséquence ultime, auront apporté une contribution
irremplaçabbe au rajeunissement de notre région et à l’édification d’un monde nouveau.

Extrait de l’annuaire 1981 de l’UILg

Annuaire 1981 – Message du Baron Clerdent